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A Jean Jaurès (1918-2018)


Georges Braque, Les oiseaux, 1949-51.partie centrale du plafond de la salle Henri II, Louvre, Paris.

« Mais quelle est cette époque où les hommes endormis,

Voient d’un œil méprisant les antiques batailles,

Que livraient nos aînés à nul sceptre soumis ?

Ces pleutres sans valeur font de grandes ripailles,

Et outragent les noms des illustres soldats,

Qui payèrent de leur vie leurs nombreuses médailles.

L’ennemi souterrain couve ses attentats,

Menaçant notre terre, tourmentant nos familles,

Pendant que les oisifs prennent leurs beaux ébats.

La chanson insensée des porteurs de faucilles,

Humilie les transports des esprits généreux,

Alors même qu’elle ne peut écorcher une jonquille !

Regrettons mes amis les couples amoureux,

Sur le seuil du hameau se quittant sans tristesse,

Par amour de l’espoir, sans adieux vigoureux.

Leurs esprits tout entiers orienté vers l’ivresse,

Attendant le canon qui fait battre leurs cœurs.

Doux pays ! Lève-toi ! Montre-nous ta sagesse,

Que résonne à nouveau le couplet des vainqueurs !

Répandons sur nos champ le sang noir de leurs vies,

Puis chantons le décès de nos fils tous en chœur.

Bientôt nos âmes pourront contempler ravies,

A l’orée des grands soirs, des croix d’or se dresser,

Splendides témoins de nos haines assouvies. »


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